L'Orient Le Jour: Don d’organes : dernières phases pour la mise en place d’un système pérenne

الأربعاء, أكتوبر 10, 2012

Le Comité national pour le don et la greffe des organes et des tissus (NOOTDT) met tout le paquet pour une meilleure sensibilisation à la cause et une bonne continuité du projet. 
Le chantier visant la mise en place d’un système solide et pérenne pour le projet du don d’organes et des tissus au Liban en est à ses dernières phases. Les responsables au Comité national pour le don et la greffe des organes et des tissus (NOOTDT) sont confiants. « Les dernières modifications des textes de loi sont achevées, expliquent-ils. Le projet de loi devrait être discuté prochainement au Parlement. » Celui-ci encadre le système pour le don d’organes de manière à assurer sa continuité, « indépendamment des personnes qui s’en occupent actuellement ». « Pour nous, l’essentiel est de créer l’infrastructure et l’attitude générale nécessaires pour assurer la perpétuité du projet », insistent encore les responsables au NOOTDT. Ce nouveau projet de loi définit ainsi clairement la structure de ce comité, ainsi que les conditions requises pour la mise en place d’un centre pour les greffes et les transplantations, d’une banque de tissus, comme pour l’exportation, l’importation et le transport des tissus et organes. Dans le cadre de ce projet de loi également, un mécanisme unifié pour la greffe des organes et des tissus sera adopté sur l’ensemble du territoire. « Aujourd’hui, une certaine anarchie règne notamment au niveau des banques de tissus, constatent les responsables au NOOTDT. Au cours des dernières années, ces centres ont fait un travail extraordinaire. Il est important qu’ils continuent leur mission, mais conformément à des normes et des standards bien précis. Il n’est pas permis, à titre d’exemple, de greffer une cornée sans qu’elle ne soit examinée ! La cornée peut être conservée entre 21 à 30 jours. Donc, on dispose de tout le temps nécessaire pour la soumettre à un examen approfondi afin d’éviter toute complication non souhaitée. » Et de poursuivre : « La loi actuelle qui régit le don d’organes et des tissus est bien, mais elle ne réglemente pas toutes les greffes qui sont pratiquées au Liban, puisque lorsqu’elle a été promulguée en 1983, les greffes du coeur et du foie n’étaient pas encore pratiquées dans le pays. Le nouveau texte de loi englobe toutes les transplantations faites dans les centres au Liban. Par ailleurs, nous avons légèrement modifié les paramètres de la mort cérébrale avec l’aide de la Société libanaise de neurologie. Désormais, trois spécialistes (un neurologue ou un neurochirurgien, un intensiviste et un médecin légiste) et non deux, tel que prévu dans la loi actuelle, doivent contresigner le certificat de mort cérébrale pour éliminer tout doute. Pour cela, des tests des nerfs crâniens sont effectués pour s’assurer que le tronc cérébral a été totalement détruit. Puis, on fait un électroencéphalogramme pour être sûr qu’il n’y a pas d’activités électriques. L’important est que la mort soit certaine. » L’éducation du corps professionnel... Pour un meilleur succès du projet, les responsables au NOOTDT misent beaucoup sur l’éducation. « Nous pensions que la population libanaise n’était pas au courant du don d’organes ni prête pour un tel projet, constatent-ils. Il s’est avéré que le corps professionnel était encore moins prêt. Or l’expérience espagnole (l’Espagne est le pays qui a les meilleurs résultats en termes de don d’organes) a montré que la participation du corps professionnel est essentielle pour la réussite du projet. C’est en éduquant le corps médical que les résultats en Espagne se sont améliorés, même avec une population dont l’attitude n’avait pas beaucoup changé. Au Liban, on a remarqué que le corps médical assumait a priori que 

les familles des potentiels donneurs étaient d’emblée réfractaires au don d’organes. De ce fait, médecins et chirurgiens n’abordaient pas la question, lorsque le décès du donneur était confirmé. Or dans le cadre de la loi, le corps professionnel doit avertir les coordinateurs de NOOTDT lorsqu’il y a un donneur potentiel pour qu’ils en parlent aux familles. Après, celles-ci feront leur choix. » Les responsables du NOOTDT insistent dans ce cadre sur le fait que ce sont ses coordinateurs et non les médecins qui abordent les familles. « Le médecin en charge doit seulement déclarer la mort, affirment-ils. Il ne peut pas déclarer la mort et demander les organes à la fois. Quant aux coordinateurs, ils doivent avoir suivi une formation dans ce cadre. » À ce jour, le NOOTDT a formé les équipes des départements des soins intensifs et des urgences dans vingt-trois hôpitaux où des unités de don d’organes ont été créées. Ces sessions de formation ont été réalisées avec l’aide d’une équipe d’experts espagnols dans le cadre d’un protocole de coopération entre le gouvernement espagnol, représenté par l’Agence espagnole internationale pour le développement et l’Institut espagnol pour la donation et la transplantation (Donation and Transplant Institute – DTI), d’une part, et le gouvernement libanais représenté par le ministère de la Santé et le NOOTDT, d’autre part. Ces sessions se poursuivront l’année prochaine encore pour englober un plus grand nombre d’établissements hospitaliers, notamment au Liban-Sud. ... dans les universités et les écoles Sur le plan pédagogique également, toutes les universités qui enseignent la médecine et les soins infirmiers ont accepté d’introduire un cours sur le don d’organes et des tissus. « Nous soumettrons bientôt le projet au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, notent les responsables au NOOTDT. Le ministre a, en outre, déjà donné son accord pour que la sensibilisation au don d’organes soit intégrée au programme scolaire. Le Centre pédagogique pour les recherches et le développement (CPRD) a donné à son tour son approbation pour que cette matière d’enseignement soit introduite dans les cycles complémentaires et secondaires. Le matériel pédagogique sera unifié et nous le développerons en collaboration avec le CPRD. Nous organiserons aussi des sessions de formation à l’intention des enseignants dans les écoles sur la manière de faire parvenir le message. » Au nombre des mesures prises enfin pour améliorer le don d’organes, la mention de « donneur » sur le permis de conduire. « Cette mesure avait déjà été prise par l’ancien ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, et activée par son successeur, le ministre Marwan Charbel », expliquent les responsables au NOOTDT. Et de conclure : « Toutes ces mesures sont susceptibles d’améliorer le don d’organes au Liban, notamment si nous continuons à travailler avec la même motivation. » 

Solidarité en courant... 
Afin de sensibiliser au don d’organes, le NOOTDT participe au marathon de Beyrouth, le 11 novembre. Les personnes, institutions, sociétés, associations... qui désirent se montrer solidaires avec cette cause peuvent se joindre à l’équipe du NOOTDT. Les inscriptions à cet événement socio-sportif se poursuivent jusqu’à aujourd’hui, mercredi 10 octobre. 

Contacts utiles 
Pour plus d’informations sur le don d’organes ou pour remplir une carte de donneur, appeler le NOOTDT aux 05-955902, 05-955903, 03-532908 ou visiter le site du comité à l’adresse : www.nootdt.org

Nada MERHI